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Les insectes nuisibles, sources de pertes de rendement et de qualité des cultures, sont aussi consommés par d’autres. Les ennemis de nos ennemis sont alors nos alliés.

On retrouve les coccinelles, certaines espèces de syrphes, les chrysopes, la majorité des espèces de carabes, les cantharides, les staphylins, ainsi que les araignées. D’autres sont des parasitoïdes, en général des micro-guêpes qui pondent leurs œufs dans un hôte dont la larve se nourrira jusqu’à le tuer. Les préserver au sein des paysages agricoles implique de leur fournir de la nourriture et des abris, et de ne pas traiter.

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Du nectar, du pollen et des proies alternatives

Les syrphes et les chrysopes consomment uniquement du nectar et du pollen au stade adulte, et ce sont les larves (de certaines espèces) qui sont prédatrices, notamment de pucerons. Le nectar est aussi la ressource alimentaire essentielle des guêpes parasitoïdes. Pour ces auxiliaires, la présence de fleurs offrant du nectar facilement disponible est dès lors indispensable. C’est le cas des Apiacées (Carotte sauvage, Berce, Cerfeuil sauvage, Coriandre), de nombreuses Astéracées (Achillée millefeuille, Grande marguerite, Centaurées, Chicorée sauvage) ou encore du Géranium des Pyrénées et du Sarrasin. Pour les ligneux, c’est le cas des Prunus (Prunelier, Cerisier), des Saules, de l’Erable champêtre, de la Bourdaine, parmi d’autres.

Larve de coccinelle, @Séverin Hatt

Coccinelles, carabes, cantharides, staphylins, et araignées sont eux essentiellement carnivores. Leur présence sera entre autres liée à celle de proies. Entretenir certaines plantes sujettes à des infestations précoces d’insectes pouvant servir de proies contribuera à maintenir ces prédateurs à proximité des cultures, prêts à intervenir en cas d’attaque de nuisibles. C’est le cas de différents ligneux : le Sureau, le Frêne, le Sorbier, l’Alisier ; des herbacées telles que les Centaurées ou les Vesces ; et même certaines plantes cultivées comme la féverolle pouvant s’associer à des céréales ou de la betterave.

Sureau, @Pixabay

Des abris

Au-delà des ressources alimentaires, offrir des abris est essentiel. Les habitats pérennes (haies, bandes fleuries ou herbeuses pluriannuelles), ou au minimum non labourés avant l’hiver, verront en effet deux à trois fois plus d’auxiliaires émerger au printemps que les parcelles cultivées sous labour. Certains auxiliaires passent aussi l’hiver dans les creux des écorces, dans des litières et amas de feuilles mortes, et bénéficient donc des lisières forestières et des haies en particulier orientées au sud car plus chaudes. Enfin, ces abris représentent des zones refuges aux pesticides.

Bande fleurie, @Natagriwal

Les effets contre productifs des pesticides

Si la lutte biologique doit servir à se passer de l’usage d’insecticides, les pesticides en général sont largement néfastes aux auxiliaires. Les insecticides peuvent avoir des effets létaux sur les prédateurs et les parasitoïdes. Les herbicides et les fongicides, eux, sont la cause d’effets sublétaux, c’est-à-dire impactant négativement la physiologie et le comportement des insectes. Par ailleurs, en éliminant les nuisibles, les insecticides anéantissent les proies et les hôtes des auxiliaires. Ces derniers n’ayant plus de nourriture dans les champs traités iront trouver de quoi se nourrir et faire leur cycle ailleurs. Ils seront alors absents lorsque les nuisibles reviendront, ce qui tend à accentuer les problèmes et à inciter à traiter de nouveau dans un cercle vicieux.

Favoriser la lutte biologique : des leviers d’actions soutenus financièrement

Parmi les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), les bandes fleuries pluriannuelles (MC7, rémunérées 2.000 €/ha), potentiellement associées à une haie, fourniront nourriture et abris aux auxiliaires. Au sein de l’éco-régime ‘Maillage écologique’, les jachères mellifères (rémunérées 700 €/ha) complètent la boîte à outils, avec la possibilité de changer leur emplacement en adéquation avec la rotation des cultures (engagement annuel).

Tableau des aménagements financés, @Natagriwal

L’objectif étant que les auxiliaires colonisent les parcelles cultivées depuis les aménagements, il sera préférable d’installer de longues bandes fleuries le long des cultures plutôt que des blocs dans des coins de champs.

Par ailleurs, il est estimé qu’un aménagement fleuri aura un effet positif sur la lutte biologique jusqu’à environ 30 mètres de celui-ci. Il est donc recommandé d’implanter un aménagement tous les 60 mètres, avec pour conséquence un redécoupage des plus grandes parcelles.

Pour aller plus loin

Ci-dessous, vous trouverez trois fiches fournissant des informations sur certains auxiliaires de culture : les chrysopes, les coccinelles et les syrphes. Chaque fiche inclut des informations générales, les plantes qui les favorisent, ainsi que les leviers d'action disponibles.

En résumé

Schéma récapitulatif, @Natagriwal

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