Principes agroécologiques
Treize principes agroécologiques
Ces principes sont des lignes directrices à l’intérieur desquelles toute la diversité et la pluralité de l’agroécologie peuvent s’exprimer.
Chaque territoire, chaque individu, qui s’engage dans la transition agroécologique avance selon ses priorités et met en œuvre des pratiques intrinsèquement liées à son identité et sa réalité.
Le point de départ commun de tous et toutes est la volonté de respecter et de rencontrer ces principes.
Principe agroécologique | Icône | Description |
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| Privilégier les ressources renouvelables locales et fermer, dans la mesure du possible, les cycles de ressources de nutriments et de biomasse. | |
| Se diriger vers l’élimination de la dépendance vis-à-vis des intrants commerciaux et renforcer l’autosuffisance. | |
| Garantir et améliorer la santé et le fonctionnement du sol pour favoriser la croissance des plantes et l’ensemble des services écosystémiques qui lui sont liés, en particulier par la gestion de la matière organique et l’intensification de l’activité biologique du sol. | |
| Améliorer la santé et le bien-être des animaux. | |
| Préserver et accroître la diversité des espèces, la diversité fonctionnelle et les ressources génétiques pour maintenir la biodiversité globale des agroécosystèmes, et restaurer son équilibre, dans le temps et dans l’espace, aux niveaux de la parcelle, de l’exploitation agricole et du paysage. | |
| Favoriser les interactions écologiques positives, les synergies, l’intégration et la complémentarité parmi les éléments des agroécosystèmes (animaux, cultures, arbres, sol, eau et humains). | |
| Diversifier les revenus des fermes de toutes tailles, en veillant attentivement à ce que les agriculteur∙rice∙s de petite dimension économique jouissent d’une plus grande indépendance financière et puissent créer de la valeur ajoutée, tout en leur permettant de répondre à la demande des consommateurs. | |
| Renforcer la co-création et le partage horizontal des connaissances, y compris l’innovation locale et scientifique, en particulier au moyen d’échanges entre acteur∙rice∙s. | |
| Créer des systèmes alimentaires qui se fondent sur la culture, l’identité, la tradition, l’équité sociale et l’équité des genres et des communautés locales, et qui garantissent un régime alimentaire sain, diversifié et adapté aux saisons et à la culture. | |
| Garantir des moyens d’existence dignes et fiables pour toutes les parties prenantes qui interviennent dans les systèmes alimentaires, en particulier les agriculteur∙rice∙s de petite dimension économique, grâce au commerce équitable, à des conditions de travail justes et à un traitement équitable des droits de propriété intellectuelle. | |
| Garantir la proximité et la confiance entre les producteur∙rice∙s et les consommateur∙rice∙s au moyen de la promotion de circuits de distribution équitables et courts, et de la réintégration des systèmes alimentaires dans les économies locales. | |
| Renforcer les structures institutionnelles pour améliorer, notamment, la reconnaissance et le soutien apportés aux fermes familiales et aux agriculteur∙rice∙s de petite dimension économique, qui veillent à une gestion durable des ressources naturelles et génétiques. | |
| Encourager l’organisation sociale et la participation accrue des producteur∙rice∙s d’aliments et des consommateur∙rice∙s à la prise de décisions afin de favoriser la gouvernance décentralisée et la gestion adaptative locale des systèmes agricoles et alimentaires. |
Choix des 13 principes
La volonté de la Wallonie n’était pas de recommencer un travail de définition de l’agroécologie. Le choix a été fait de s’appuyer sur des textes fondateurs existants afin de créer le cadre structurel wallon.
Quatre documents ont été particulièrement étudiés :
- Nyéléni. 2015. Déclaration du forum international de l’agroécologie.
- Food and Agriculture organization (FAO). 2018. Les 10 éléments de l’agroécologie.
- Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (CIDSE). 2018. Les principes de l’agroécologie. Vers des systèmes alimentaires socialement équitables, résilients et durables.
- Comité de la Sécurité Alimentaire (CSA), HLPE. 2019. Approches agroécologiques et autres approches novatrices pour une agriculture et des systèmes alimentaires durables propres à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.
Une analyse des convergences et des divergences entre ces différents textes a été réalisée. Il est apparu que peu de vraies divergences existaient. Les trois premiers documents sont chacun l’aboutissement de concertations et de recherches, et émettent des principes très sensiblement convergents, même si les libellés et l’importance de chaque principe ne sont pas les mêmes. En revanche, le rapport du HLPE se veut être une synthèse des documents précédents, et a été conçu dans l’objectif d’émettre des principes complets, fédérateurs et validés scientifiquement.
La base théorique permettant de guider le développement de l’agroécologie wallonne se devait de répondre à plusieurs attentes :
- Être connue et reconnue ;
- Avoir un pouvoir fédérateur ;
- Avoir une assise scientifique forte et validée ;
- Refléter l’ensemble des facettes de l’agroécologie.
Le 14ème rapport du Groupe d’experts de haut niveau rencontre toutes ces attentes. A la suite du travail de concertation dans le cadre du projet, ce document a été choisi comme fondation pour le cadrage de l’agroécologie en Wallonie.