Pratiques et outils

Table des matières

Content Toc

panorama socio-économique

Le réseau Terraé est composé des 40 fermes en transition agroécologique, réparties sur l’ensemble du territoire wallon. Qui sont-elles ? Quels ateliers composent la ferme ? Qu'en est-il de l'accès à la terre ? Des conditions de travail ? 

Un diagnostic socio-économique réalisé auprès de 39 des 40 fermes a permis de répondre à ces questions et de dresser cette image globale du réseau.

icone trucs et astuces

Comparez les données de Terraé avec les chiffres de la situation wallonne, en vous référant aux paragraphes associés à ce symbole.

Les fermes du réseau

Les 40 fermes en transition agroécologique et composant le réseau sont réparties sur l’ensemble du territoire wallon.

Cartographie Terraé
Répartition des fermes sur le territoire wallon. En jaune, les fermes orientées élevage, en vert orientées grandes cultures et en bleu les fermes en polycultures-élevage.

Ateliers et certification bio

Au sein du réseau, 22 % des fermes sont mixtes grandes cultures et bovins, 13 % sont des fermes bovines (viande et/ou lait) et 15 % sont spécialisées en grandes cultures. Les fermes de type « autre » représentent 50 % du réseau et reprennent notamment un atelier ovin ou caprin ou encore incluant un atelier monogastrique (volailles, porcs).

icone trucs et astuces

A l’échelle de la Wallonie, 11 % des fermes sont mixtes bovins et grandes cultures, 48 % sont des fermes bovines (viande et/ou lait), 33 % sont spécialisées en grandes cultures, et 8 % sont catégorisées dans « autre » (SPW, 2022).

16% des fermes sont labellisées bio (Biowallonie, 2023).

Surfaces agricoles

La Surface Agricole Utile ( ) des fermes Terraé varie entre 16 ha et 300 ha, avec une moyenne de 86,5 ha.

icone trucs et astuces

La moyenne wallonne s’élève à 58 ha de en moyenne par exploitation.

Les principales cultures mises en place dans les exploitations sont présentées pour les fermes spécialisées en grandes cultures d’une part (figure 1), et pour les fermes incluant de l’élevage d’autre part (figure 2). La catégorie “Autres” reprend des cultures d’oléagineux, de protéagineux, de la chicorée à inuline...

Pour les fermes spécialisées en grandes cultures, les céréales représentent la culture principale avec 51 % de , suivies par la betterave sucrière (14 %). Les cultures de plantes fourragères, légumières et autres cultures représentent chacune un dixième de la .

Figure 1

Pour les fermes incluant un atelier d’élevage, les prairies permanentes représentent 45 % de la , suivies par les cultures fourragères (23 %) et les céréales (19 %). 

Figure 2
icone trucs et astuces

La moyenne wallonne en 2021 comprend 42 % de prairies permanentes, 23 % de céréales, 8 % de prairies temporaires, 5 % de maïs fourrager, 5 % de betterave sucrière et 5 % de pomme de terre ainsi que 12 % d’autres cultures (SPW, 2022).

L’accès à la terre est majoritairement organisé en bail à ferme. En moyenne, les fermes ont 46 % de leur sous bail à ferme. Vient ensuite la propriété personnelle avec en moyenne 37 % de la des fermes en propriété. Le bail précaire représente 13 % de la du réseau. La catégorie « autres » (4 %) désigne des zones en réserves naturelles ou des surfaces sous contrat hors

Les agriculteur·rice·s du réseau

L’âge moyen des personnes travaillant sur les fermes est de 45 ans, avec une majorité reprise entre 36 et 55 ans (Figure 3). L’âge minimum est de 25 ans et l’âge maximum de 72 ans. Par ailleurs, la majorité (82 %) des agriculteur∙rice∙s est issue du milieu agricole.

Figure 3
icone trucs et astuces

L’âge moyen des agriculteur∙rice∙s du réseau semble être plus faible que la moyenne régionale. En effet, les chiffres wallons mentionnent qu’en 2020, 68 % des exploitant·e·s agricoles avaient plus de 50 ans.

La plupart des agriculteur∙rice∙s (62 %) a un statut d’indépendant·e (figure 4). Les autres profils sont divisés entre des agriculteur∙rice∙s en société (18 %) ou en association/coopérative (20 %). Il s’agit alors d’associations de fait. Les coopératives sont majoritairement composées d’agriculteur∙rice∙s voisin·ne·s ou ayant un lien familial.

Figure 4

Conditions de travail

Rythme de travail

Au total, 30 fermes ont répondu au questionnaire concernant leur temps de travail et leur organisation sur l’année en fonction des productions.

Pour les fermes ayant au moins un atelier d’élevage, l’organisation du travail d’astreinte quotidien est

  • constante toute l’année pour 7 fermes
  • fonction des saisons (été vs hiver) pour 18 fermes
  • fonction des bandes de production pour 5 fermes, avec une distinction
    • entre production, tarissement et mises bas pour deux fermes avec une production laitière et transformation à la ferme
    • entre la période de mises-bas et la période entre les mises-bas pour 3 fermes ovines

Les données collectées ne permettent pas d’établir une estimation représentative des heures de travail réalisées au sein de chaque ferme.

Pour les fermes en grandes cultures, la question posée concernait l’existence ou non de périodes de surcharges de travail. Sur les 4 réponses enregistrées, 3 évoquent des périodes de surcharge de travail, notamment au printemps (rasette dans les betteraves, semis), durant l’été (récoltes et épandages) et en automne (semis). Un seul répondant mentionne une aide extérieure ponctuelle pour faire face à ces pics de travail.

Le temps de travail saisonnier est très variable en fonction des activités réalisées au sein de la ferme. Les tâches mentionnées sont reprises dans ce tableau.

AtelierPrairies et cultures fourragèresCultures de venteElevagesDivers
TâchesVérification abreuvoir
Clôtures
Fenaison
Semis
Récolte
Gestion du parcellaire
Mise en place d'engrais vert
Tonte
Parage
Echographies
Vêlages
Vermifugation
Surveillance
Chargement (poulets)
Administratif
Nettoyage
Entretien des machines

Et pour les congés :

Six agriculteur∙rice∙s sur 35 déclarent n’avoir aucune alternative en cas d'incapacité de travail. Les alternatives mentionnées concernent la plupart du temps des membres de la famille. Sont également cités le service de remplacement, l’aide de coopérateurs, de stagiaires et wwoofeurs.

Satisfaction des conditions de travail

Plus de 80 % des agriculteur∙rice∙s sont satisfait∙e∙s à très satisfait∙e∙s de la taille de leur ferme. Parmi les sources de non-satisfaction sont citées :

  • la difficulté à travailler l’ensemble de leur parcellaire au vu de leur taille et de leur état dispersé
  • la difficulté de trouver la bonne mesure entre la taille du cheptel et le nombre d’hectares à cultiver tant pour la vente que pour l’autonomie fourragère.

Le temps de travail est satisfaisant à très satisfaisant pour 55 % des agriculteur∙rice∙s et insatisfaisant pour 22 % d’entre eux. Le nombre de jours de congé est satisfaisant à très satisfaisant pour 63 % et insatisfaisant à très insatisfaisant pour 21 % des répondant·e·s.

Stress, pénibilité et impact sur la santé

Le niveau de pénibilité et de stress liés au travail était questionné sur une échelle allant de « très pénible/stressant » et « pas du tout pénible/stressant » (Figure 5). Le niveau de pénibilité est déclaré élevé dans 16 % des réponses, et un nombre élevé d’absence de réponse est observé pour cette question en particulier (10 %). La moitié se déclare neutre et environ un tiers déclare ressentir une pénibilité faible ou très faible.

Figure 5

Le niveau de stress est déclaré de très élevé à élevé pour 25 % des réponses, et neutre dans 34 %.

Afin de questionner l’impact du travail sur la santé des agriculteur∙rice∙s tout en préservant la vie privée de chacun∙e, la question a été posée de savoir leur degré d’accord avec l’affirmation « mon travail empiète sur ma santé ».

L’ensemble de ces réponses en lien avec les conditions de travail (rythme, satisfaction, stress et pénibilité) montrent des points d’attention, des signaux à entendre. En 2019, le rapport du panel d’experts de haut niveau pointait du doigt les manques de connaissances sur les conséquences économiques et sociales de la transition agroécologique. Ces manquent de connaissances concernent également les moyens d’accompagner cette transition vers des système alimentaires agroécologiques.

Acquisition des connaissances

Tout l'enjeu est d’assurer les possibilités de formation et de favoriser l’acquisition et la transmission de savoirs. La plupart des agriculteur∙rice∙s du réseau s’investissent dans une démarche instructive afin d’améliorer leurs connaissances (Figure 6).

Figure 6

Les démarches les plus souvent rencontrées sont :

  • Participation à des conférences
  • Affiliation à des journaux agricoles
  • Suivi de newsletter
  • Formation en ligne
  • Partages entre agriculteur·rice·s via des réseaux de fermes
  • Autres : références bibliographiques, vidéos en ligne, webinaire, formation guide nature, échanges informels

Parmi les administrations proposants ces services, on retrouve : Agri-Call, Agroleague, Agronome moulins Bodson, AWE, Biowallonie, DiversiFerm, Dock Moulin, Farm For Good, Fourrages Mieux, FWA, Greenotec, Intergrow, Natagora, Natagriwal, Regenacterre, SCAM, Terres vivantes, TMCE et Vache Heureuse. Certains font également appel à des comptables, des vétérinaires et des commerciaux indépendants.

Vitalité territoriale

La vitalité territoriale répond à l’enjeu de la contribution des agriculteur∙rice∙s à la dynamique sociale, l’emploi et l’alimentation locale.

La main d’œuvre est divisée en trois catégories : familiale, salariale et non rémunérée. La main d’œuvre familiale est exprimée en , correspondant à un travailleur à temps complet sur l’exploitation. La main d’œuvre salariale et non-rémunérée sont exprimée en .

La main d’œuvre la plus répandue au sein du réseau Terraé est la main d’œuvre familiale. Celle-ci est composée des membres directs du ménage (conjoint et enfants) ou également de l’entourage proche (fratrie, conjoints des frères/sœurs, parents ou beaux-parents).

Soixante pourcent des agriculteur·rice·s du réseau Terraé recourent au salariat. Sur les 39 fermes visitées, 23 d’entre elles avaient au minimum un·e employé·e salarié·e. Par ailleurs, certaines ont la possibilité d’accueillir des stagiaires ou des bénévoles au sein de leur ferme.

Main d'œuvreMoyenneMinimumMaximum
Familiale ( )1,5600
Salariale ( )0,3202
Non rémunérée ( )0,2404

Dans certaines fermes, les agriculteur∙rice∙s se rémunèrent comme un·e salarié·e et ne se considèrent donc pas comme main d’œuvre familiale. En effet, dans la presque totalité des cas, la main d’œuvre familiale ne s’accorde pas de rémunération.

L’implication sociale est abordée sous la forme d’un score (sur 10) établit sur base du nombre d’activités en lien avec l’implication sociale dans lesquelles l’agriculteur∙rice s’investit.

Figure 7

Dans la majorité des fermes Terraé, les agriculteur∙rice∙s sont investi∙e∙s dans des activités sociales permettant l’ouverture de la ferme vers la société. Les implications sociales citées et classées selon les plus fréquentes :

  • Ouverture de la ferme à de la vente directe, autocueillette
  • Implication dans des structures associatives, regroupement
  • Communication avec le voisinage
  • Communication vers les consommateur·rice·s
  • Journées portes ouvertes
  • Magasin à la ferme
  • Ferme pédagogique
  • Agriculture sociale
  • Loisirs, team building
  • Gite, chambre d’hôtes
  • Autres : scouts, regroupement du conseil d’administration pour une coopérative, fête d'école, activités culturelles variées, …

Conditions territoriales

L’enjeu des conditions territoriales est d’évaluer la participation des agriculteur∙rice∙s au sein de la vie locale et permettant ainsi d’assurer une meilleure cohabitation avec les citoyen·ne·s. Les quelques points abordant cette question sont repris au sein de la Figure 8. Pour l’ensemble des éléments repris, les agriculteur∙rice∙s sont satisfait·e·s à très satisfait·e·s en grande majorité.

Figure 8

Données économiques

Un volet économique a été développé en mettant l’accent sur la considération économique de l’activité agricole. Une analyse spécifique est actuellement en cours de réalisation.

Pour les fermes où un revenu complémentaire est présent, il s’agit le plus souvent d’un emploi à l’extérieur en tant que salarié.

Le revenu est considéré comme suffisant pour 54 % des agriculteur∙rice∙s et il n’est pas considéré comme suffisant pour 37 % des agriculteur∙rice∙s, tandis que 9 % ne préfèrent pas répondre.

Concernant la transmissibilité de leur ferme, 89 % des agriculteur∙rice∙s estiment que leur ferme peut être reprise, 8 % estiment que non et 3 % ne souhaitent pas répondre.

Sources

Écrit le

Dernière modification