Semis de couverts à la volée avant moisson
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Cette fiche est proposée par l'ASBL Greenotec.
Le semis de couverts à la volée avant moisson s’inscrit pleinement dans la démarche de couverture maximale du sol. L’objectif est de n'avoir aucune période de sol nu après la récolte de la culture en maximisant la production de biomasse du couvert et donc de nourrir le sol. Les retours d’expériences se basent sur les essais d’Agro-Transfert Ressources et Territoires (Lien) et les essais de Greenotec.
Pourquoi semer avant moisson ?
Les effets recherchés du semis de couverts à la volée avant moisson sont :
- Le contrôle des adventices ;
- La lutte contre l’érosion ;
- L’amélioration de la structure du sol dans les 20 premiers cm ;
- Le maintien de l’humidité résiduelle et de la capillarité du sol ;
- La réduction des coûts d’implantation des couverts ;
- L'étalement du temps de travail.
Avec quelles espèces ?
Il est important de choisir des espèces à floraison tardive. Le couvert étant semé tôt, des espèces précoces fleuriraient trop rapidement, ce qui limiterait le potentiel du couvert. Ainsi, il faut éviter des espèces comme la moutarde blanche ou le sarrasin (sauf en cas de couvert court avant un froment, par exemple).
Il faut aussi éviter les graines à forme cylindrique qui présentent un contact sol-graine mauvais (pois, féverole…).
La liste des espèces convenant pour la technique est non-exhaustive, mais retenons celles qui donnent les meilleurs résultats de levée et de production de biomasse : moha, phacélie, radis fourrager, moutarde d'abyssinie, tournesol, nyger, trèfle incarnat, trèfle d'Alexandrie, vesces, lin, colza...
Effectuer un semis à la volée homogène avec un semoir à engrais classique demande d’avoir une balistique proche de celle des engrais. Certaines espèces, comme la vesce, présentent naturellement cette capacité d’épandage mais d’autres, comme le tournesol (semence légère), ne l’ont pas du tout. Ainsi pour des distances d’épandages supérieures à 27m, il est nécessaire d’enrober les semences pour coller les graines qui ont naturellement une bonne balistique aux autres.
La recette : dose de semis + 1/6 de mélasse et 1/3 d’argile. Il faut faire le mélange dans une bétonnière en mettant d’abord la vesce, puis la mélasse, puis les autres graines en commençant par les plus grosses, puis l’argile. Enfin, il est préférable de faire sécher le mélange sur une dalle quelques jours avant de le mettre en big-bag. Le mélange ne doit pas être réalisé trop tôt, au risque d’une mauvaise conservation.
Quand semer ?
Un semis trop précoce présente le risque d’être détruit lors de la moisson ou bien de végéter sous la culture en attendant la lumière. Un semis trop tardif risque d’égrainer la culture en place. Le but est de trouver le bon compromis pour diminuer les inconvénients tout en augmentant les avantages : entre 15 jours et 1 semaine avant la moisson.
Quelques points d’attention
- Risque de rémanence des désherbages de printemps (type sulfonylurée) ;
- Bien éparpiller les pailles et les menues pailles ;
- Moissonner le plus propre possible ;
- Eviter les parcelles avec présence de vivaces (type chardon) ;
- Evaluer la structure du sol en amont : préférer un semis avec travail du sol s’il y a un défaut de structure à corriger ;
- Ramasser les pailles tôt ou les broyer (plus de réussite en paille hachée).
Pensez au pâturage par les moutons !
- Disponibilité des éléments minéraux plus rapide ;
- Destruction efficace (sauf si graminées ou trèfles, luzerne…) ;
- Un partenariat entre éleveur et cultivateur gagnant/gagnant.
Résultats d'essais
Les résultats des essais et suivi montrent que les semis à la volée sont plus hétérogènes qu'avec un semoir classique. Ce paramètre peut néanmoins être un avantage pour la petite faune des plaines. Cependant l'implantation du couvert s'avère réussie en toutes conditions, sèches (résultats de 3 années d’AgroTransfert 2018-2020) comme humides (essai Greenotec 2021).
Pour aller plus loin
- Synthèse des essais de semis à la volée 2018-2020 d'Agro-Transfert